Ether

Galerie Marine Veilleux, Paris, 2016

Félix Pinquier élabore ses sculptures-objets à partir de procédés pluriels : manipulations, combinaisons, géométrie intuitive et logiques empiriques. Dans un rapport intense au médium, ses oeuvres sont empreintes de leur geste de fabrication. Résultant d’un long façonnage manuel, des corps hybrides émergent, entre objets industriels improbables et formes étrangement sensibles. Les Objets de plateau (2010-2015), prototypes composites ici exposés sur une plate-forme brute, nous éclairent sur la genèse de la production. Ce répertoire plastique, matériologie affranchie de toute hiérarchisation spatiale, convoque également une grammaire des pratiques - remplir, évider, tirer, solidifier, assembler, sangler, tourner.
La figure du cercle – courbes, tubes, sangles, pivots, axes – n’est pas sans importance dans le travail de l’artiste et exprime un goût tant pour la mécanique que pour la cosmologie. Vrilles, oscillations, basculements et vibrations semblent à l’oeuvre. Cette rythmique visuelle manifeste un rapport étroit au souffle, aux flux qui animent, de manière sourde mais tenue, les oeuvres de Félix Pinquier. Aussi les pièces récentes évoquent-elles l’aérien, l’ascensionnel : mouvements d’élongation, verticalité des pièces et appuis muraux témoignent d’un travail sur l’apesanteur amorcé avec la série Aérolithes. [...]

Extrait de A propos d’Éther, Matthieu de Bézenac | 2015